Ce qu'il faut savoir en 10 minutes...
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> Inflation, argent, voilà des termes qui paraissent bien familiers à chacun d'entre nous, et pourtant, qu'en savons nous vraiment? De la première, on en entend souvent parler dans les médias (sans forcément comprendre exactement à quoi elle correspond), quant au second, son usage quotidien nous en fait ignorer l'essentiel: qui le crée, et selon quels principes et quelles règles? > Les systèmes monétaires actuels fonctionnent sur des principes bien différents de nos représentations, issues du passé. Qui sait ainsi que désormais, l'argent est créé à partir de rien (les spécialistes disent ex nihilo), et sans contrepartie métallique? Eh oui, “l'argent” moderne (la monnaie) n'est plus convertible en or depuis plus de trente ans! > Nous en sommes encore à penser que l'argent doit être “gagné” et épargné avant d'être dépensé ou prêté! Pourtant, qui sait que l'essentiel de ce nouvel argent, de cette nouvelle monnaie est créé par les crédits accordés par les banques (selon leur bon vouloir) qui elles-mêmes se fournissent “au prix de gros” auprès des Banques Centrales (européenne, la BCE, pour les euros, ou américaine, la FED, pour les dollars)? > Qui sait qu'en agissant sur les taux d'intérêt “dits de refinancement”, un groupe d'hommes (les “gouverneurs”) non élus, n'ayant à se justifier vis-à-vis de personne dans le cas de la BCE (puisque celle-ci est déclarée totalement indépendante dans ses choix de politique monétaire), et décidant à huis clos et sans aucune trace écrite des débats et des prises de position internes, influent sur le prix de gros de cet argent frais? Ils sont ainsi en mesure de “piloter l'économie par le haut”, véritables chefs d'orchestre moderne de l'activité économique des peuples... > Bien peu de gens savent quel lien l'économie moderne établit entre chômage et inflation au travers de l'usage du “NAIRU” (voir à ce sujet “NAIRU, le Nom de la Ruse. La face cachée du chômage”, le blog et le site). Mais une chose est sûre, l'inflation constitue depuis plus de trente ans l'OBSESSION ABSOLUE des économistes modernes... Bien avant le chômage! > Alors, POURQUOI? > En réalité cette obsession de la lutte contre l'inflation a été impulsée à la fin des années 60 par un courant d'économistes libéraux, les monétaristes, et notamment Milton Friedman et ses “Chicago Boys” comme on les a appelés. > Pour Friedman, l'inflation, c'est-à-dire la HAUSSE DU NIVEAU GENERAL DES PRIX DANS UNE ECONOMIE (définition essentielle, on y reviendra) est, pour reprendre sa célèbre formulation, “de tous temps et en tous lieux de nature monétaire et dûe à un excès de monnaie”. Trop de monnaie chassant trop peu de biens à échanger entraîne fatalement une hausse générale des prix. Pour reprendre une de ses célèbres images, si un hélicoptère déverse 50% d'argent en plus sur la société (une pluie de billets), les gens n'en seront pas plus riches pour autant et l'activité économique n'en sera pas forcément stimulée (si ce n'est temporairement et dans l'euphorie générale, par un effet psychologique de richesse). En revanche, à plus ou moins long terme, le niveau général des prix se sera élevé de 50% (il y aura eu 50% d'inflation). Dit autrement, si tout le monde gagnait le salaire d'un patron du CAC 40, la baguette de pain coûterait 1000 euros! La richesse apparente serait très relative. Car ceci est un fait absolu à méditer pour bien comprendre le sens de la thèse developpée sur ce site: la richesse n'est QUE relative... > Friedman attribue aux Etats et aux gouvernements (issus du vote démocratique...) la responsabilité historique de l'inflation: tant que ceux-ci auront le pouvoir de contrôler la monnaie (le fameux privilège de “battre monnaie”), ils le feront pour financer leur “déficit”, c'est-à-dire payer les coûts de leurs politique. Que ce déficit provienne de dépenses somptuaires de l'Etat (luxe du pouvoir, gaspillages) ou de dépenses utiles pour la société (infrastuctures sociales ou d'équipement, lutte contre le chômage ou ses effets sociaux), tout cela est mis dans le même sac: cela va générer de l'inflation! > Or, il est un fait certain: l'inflation est plus un problème pour ceux qui possèdent beaucoup d'argent (les détenteurs de capitaux) que pour ceux qui n'en ont pas ou peu. Et il est aussi plus un problème pour ceux qui prêtent que pour ceux qui empruntent... L'inflation, c'est l'euthanasie des rentiers, comme avait dit Keynes. En grignotant la valeur de l'argent, l'inflation est perçue par les rentiers comme une taxe sur la fortune. C'est comme s'ils possédaient alors une monnaie fondante, fondant d'autant plus que l'inflation est forte... > Le nouvel ordre monétaire et financier mis en place ces dernières décennies au niveau international est conçu précisément pour ne plus être l'euthanasie des rentiers. Bien au contraire... Par l'usage du NAIRU, ce taux de chômage minimal nécessaire pour stabiliser l'inflation à un niveau bas, l'euthanasie a bien changé de camp: elle concerne désormais ceux qui n'ont plus que leur travail pour obtenir un revenu, et les chômeurs et précaires sont les moyens de pression et de Peur pour y parvenir (voir le blog et le site NAIRU, Le Nom de la Ruse) > Ce nouvel ordre monétaire et financier a été mis en place en suivant les préceptes de Friedman et de ses accolytes. Sans doute devrais-je dire que ces préceptes ont servi de caution pseudo-scientifique à ce qui s'apparente à un coup d'état silencieux sur la Monnaie... > Le principe “d'indépendance totale” de la Banque Centrale, gardienne absolue et toute puissante de la Monnaie, a été ainsi retenu. En Europe, nous avons à l'heure actuelle la Banque Centrale la plus indépendante du monde, puisqu'elle n'a de compte a rendre à personne comme précisé plus haut. Ce principe a permis de retirer des mains de nos gouvernants tout le pouvoir (immense dans des sociétés dominées par “l'économique”) associé au contrôle de la monnaie. Ainsi est retiré toute possibilité de céder à la pression populaire lorsque celle-ci s'exprime dans les urnes ou dans la rue, parce que les conditions de travail se dégraderaient ou que le chômage augmenterait par exemple. Le contrôle du pouvoir a subrepticement changé de mains, nos gouvernants ne sont plus là que pour faire de la “pédagogie” à destination de la foule votante (car la foule vote encore, même s'il faut le reconnaître: la foule vote mal -par exemple le 29 MAI- ce qui n'est pas bon pour le climat des affaires): expliquer pourquoi “ce n'est pas possible”... Ce qui est un travail à temps plein, lui! > Bien sûr, si on confie le contrôle de la monnaie à une Banque Centrale Indépendante, c'est en affichant bien haut deux principes Friedmaniens, présentés comme fondateurs et légitimateurs de cette décision: 1- priorité absolue à la “lutte contre l'inflation” et à la “stabilité des prix” 2 - contrôle strict de la “masse monétaire”, c'est-à-dire de la quantité d'argent que cette Banque Centrale va mettre en circulation dans l'économie. C'est qu'il s'agit de faire bien mieux que ces fichus gouvernants si sensibles aux grognements de leurs peuples à chaque réélection! Elémentaire, mon cher Watson? > OUI MAIS, QUAND ON Y REGARDE A DEUX FOIS... ... ON Y DECOUVRE UNE REALITE BIEN DIFFERENTE. >>>Sur le premier point: Lutte contre l'inflation? Oui mais laquelle? > Vous êtes vous déjà intéressé à savoir comment la Banque centrale ou nos gouvernements interprétaient “l'inflation” et la mesuraient? > Si l'inflation se définit normalement comme une hausse durable du niveau général de tous les prix (c'est-à-dire des prix de tout ce qui s'échange -s'achète et se vend- dans une économie), dans les faits, les chiffres d'inflation communiqués en boucle dans les médias correspondent en fait à la “hausse des prix à la consommation”. C'est ainsi que TOUS les prix de TOUS les produits échangés ne sont pas pris en compte. Sont ainsi soigneusement exclus des calculs les prix de ce l'on appelle fort à propos “l'investissement”. > Refléchissez y bien: un bien de consommation, par définition, perd de sa valeur avec le temps (vous le revendrez sans doute moins cher dans un an qu'au moment de son achat), alors qu'un investissement est par définition (ou par convention?) supposé correspondre à l'inverse. Mais pourquoi cela? Je répondrai par une boutade: parce que pour que certains soient riches, ils est indispensable que d'autres soient moins riches, voire plus pauvres (n'oubliez pas: par définition, la richesse est RELATIVE). Ceux qui vont investir seront (dans un système qui n'euthanasie plus les rentiers) plus riches que ceux qui ne font que consommer! Ce qu'il fallait démontrer. > Vous ne comprenez pas pourquoi les prix de l'immobilier flambent et que l'inflation officielle ne dépasse pas les fameux 2 %? Ne cherchez pas plus loin: le prix d'achat des logements (neufs ou anciens) n'est pas pris en compte dans l'inflation! Normal, répondent les économistes, on considère que c'est de l'investissement! Or 55% des français sont “propriétaires” de leur logement (en fait, souvent locataires de leur banquier qui leur a prêté l'argent!). Du coup, et en douce, la part “Logement, eau, gaz, électricité” est réduite à la portion congrue dans le calcul de cette pseudo inflation. VOUS VOULEZ SAVOIR A QUELLE HAUTEUR ELLE EST PRISE EN COMPTE? ALLEZ ICI, sur le site de l'INSEE, et vous verrez sur le camembert (descendez sur la page) la réponse, en vert. > Eh oui, s'il vous arrivait de dépenser pour votre logement, votre eau, votre gaz et votre électricité, tout cela réuni, plus de 13,4% de vos dépenses totales, alors... vous devriez commencer à écouter d'une oreille critique les chiffres d'inflation donnés au JT de 20 heures. Et surtout ne pas tirer de conclusions trop définitives quant à l'ampleur de votre dernière augmentation! > Dans le numéro 2879 de Juillet 2005 de la très sérieuse revue Problèmes économiques, un article publié à l'origine dans The Economist s'intitulait sobrement “La mesure de l'inflation reste controversée”. Controversée est un faible mot! On y apprenait qu'une étude avait été réalisée aux Etats-Unis par un économiste de la banque HSBC, en affectant à l'immobilier une pondération de 30% de l'indice global des prix à la consommation (à comparer avec nos maigres 13,4 %). Résultat, l'inflation sautait à plus de 5,5% par an, soit plus de... deux fois le niveau d'inflation officiel à destination des foules. Soit une très légère différence! Bien entendu, je laisse imaginer ce que serait le chiffre de l'inflation si l'on y intégrait en outre le prix de tous les actifs fianciers, en particulier celui des actions et des produits de la sphère financière... > Car cette interprétation restrictive de l'Inflation (avec un grand I), qui exclut tout ce qui est investissements (ou supposés tels), n'est pas sans conséquences. Exclure les prix de l'immobilier, mais aussi TOUS LES PRIX DES ACTIFS FINANCIERS (actions, placements divers, produits financiers, et...) dans une période où la sphère financière est devenue dominante n'est pas une paille: c'est une poutre! Et manifestement une poutre porteuse du capitalisme financier actuel... > Ce que rappelle par ailleurs l'article de Problèmes économiques cité ci-dessus: “L'idée que les Banques Centrales devraient suivre l'évolution du prix des actifs ne date pas d'aujourd'hui. Dans un ouvrage intitulé “Le pouvoir d'achat de la monnaie”, l'économiste américain Irving Fischer faisait valoir en... 1911 que les responsables de la politique monétaire devraient arrêter un indice des prix basé sur un large panier de biens et services qui comprendraient également les valeurs financières et les biens immobiliers”. Ainsi, 95 ans après 1911, on ressort timidement la question pour ne surtout, surtout pas l'aborder, car d'une telle supposition, le capitalisme moderne n'en veut toujours pas, pas plus qu'il y a près d'un siècle. La soit-disant lutte contre l'inflation biaisée par la mesure actuelle (délibérée) est une véritable ESCROQUERIE qui n'ose dire son nom. Comme le précise ensuite l'article, l'idée d'établir un tel indice des prix supposerait implicitement de la part d'une Banque Centrale (réellement indépendante, y compris des marchés financiers et des milieux “investisseurs”) que la hausse des prix de ces actifs, en créant de l'inflation, pourrait être “préjudiciable”. Or, cette inflation là ne semble pas trop déranger certains, même ceux qui s'auto-proclament indépendants des marchés financiers. Mais le sont-ils vraiment, culturellement et personnellement? La supposée indépendance des cabinets d'audits financiers, comme Arthur Andersen, n'a pas résisté longtemps aux copinages et aux intérêts croisés, entre autres dans l'affaire ENRON... Le capitalisme des copains? > Oui, mais NON. Car il y a inflation et inflation, mon cher Monsieur. Que l'immobilier grimpe au ciel ou que Jean -Pierre Gaillard s'étrangle de joie parce que le CAC 40 a grimpé de 25% en 2005, ceci n'est pas de l'inflation! Enfin, pas de la mauvaise, non celle-là, c'est de la bonne, mon Bon Monsieur. Celle qui n'euthanasie pas les rentiers quoi, et pour cause: celle là crée de la rente! La mauvaise, c'est celle que voit le bas peuple, qui le fait grogner et réclamer des hausses de salaires pour maintenir son pouvoir d'achat. Celle-là est mauvaise, on vous dit. N'insistez pas, c'est ainsi, et ça se comprend bien finalement... >>>Sur le second point: Contrôle de la masse monétaire: ne pas mettre trop d'argent dans l'économie, car en tous temps et en tous lieux, l'inflation est d'origine monétaire. Ah oui? > Il est décidément des choses bien étranges dans des domaines aussi rigoureux et supposés aussi scientifiques que les politiques économiques et monétaires. Prenons l'exemple de la BCE. Lancée officiellement en 1998, elle s'était fixée comme objectif (outre la maîtrise de l'inflation sous 2%, dans les conditions de mesure que l'on sait) une évolution programmée et fixe de la masse monétaire, c'est-à-dire de la quantité d'argent en circulation en zone euro, conformément aux préceptes de Milton Friedman: faire croître la masse monétaire d'une valeur constante et prévisible, égale à l'inflation visée additionnée de la croissance visée. Ainsi fut défini l'objectif de faire croître cette masse monétaire (appelée M3) d'environ 4,5% par an (2% d'inflation + 2% de croissance + 0,5% terme correctif). > En 2005, il m'a pris d'aller jeter un oeil (certes, il faut le vouloir, car tout ceci n'est ni très médiatisé ni très compréhensible au premier abord, il est vrai) sur les données en la matière. Et OH SURPRISE, devinez ce que l'on découvre: en 2005, la masse monétaire a grossi en Europe de près de 8%. Cas isolé me direz vous? Que nenni. Car depuis son lancement, jamais une année, je dis bien JAMAIS UNE ANNEE, la BCE n'a tenu son objectif de 4,5%! Toujours au dessus, et pas qu'un peu. Résultat: par rapport à la progression théorique visée en 1998, ce sont environ 20% d'euros “en trop” qui ont été créés et mis en circulation, soit près de 1000 milliards d'euros sur une mase monétaire totale d'environ 6000 milliards. La encore, une paille en forme de poutre! Regardez les belles courbes que cela nous fait (tirées d'un document BNP Paribas Resarch): celle de l'écart par rapport à l'objectif de 4,5%, et celle de l'écart cumulé depuis 98 (l'écart par rapport à l'objectif est appelé money gap). > Mais me direz vous, puisque depuis que vous avez lu Friedman et adopté sa belle théorie, si de tous temps et en tous lieux, l'inflation est dû à trop de monnaie, alors de deux choses l'une: soit on a eu une croissance plus forte que les 2% prévus, soit on a eu une terrible inflation tueuse de rentiers au delà des 2% visés... > Perdu, et re-perdu. En moyenne 2% de croissance environ, et une “inflation” inférieure à 2%. Alors la question à 1000 milliards d'euros est: mais où est donc passé cet argent? > Allez je vous aide: rappelez vous: la manière dont les gouvernements et les Banques Centrales calculent l'inflation exclut bizarrement... le prix des actifs immobiliers ainsi que celui des actifs financiers. Bizarre? Vous avez dit bizarre? > Quant on écoute un peu les milieux financiers, ou qu'on lit les ouvrages de certains experts, il semblerait que la réponse soit limpide. Oui, c'est vrai, la planète (car il n'y a pas que l'Europe, ce fut la même histoire aux Etats-Unis, et dans le monde entier) croulerait sous l'excès de liquidités... c'est-à-dire d'argent! Au point ne plus savoir qu'en faire! Au niveau mondial, la base monétaire (c'est-à-dire la monnaie émise par les Banques Centrales) augmente à un rythme de... 20% par an! En clair, et ceci fera sans doute faire un salto arrière de surprise à tout habitué du JT de 20 heures ayant bien intégré le “ça va mal, on est presque en faillite, y'a plus assez d'argent, la France vit au dessus de ses moyens”: de l'argent, y'en a, et même y'en a trop, à tel point qu'il ne sait même plus où s'investir, le pauvre (bien que son terrain de jeu soit mondial désormais, par la libre circulation des capitaux). > Etonnant, non? Au point que certains spécialistes issus du sérail (des banquiers, comme Jean Peyrelevade, ancien président (et redresseur) du Crédit Lyonnais, ou Patrick Artus, économiste en chef de la CDC Ixis) commencent eux mêmes à s'en émouvoir et à tirer la sonette d'alarme. Artus parle même de “capitalisme sans projet”, car les bénéfices des grands groupes s'accumulent et ne s'investissent plus... si ce n'est pour racheter pour des sommes considérables leurs propres actions (afin de maintenir artificiellement la rentabilité du dividende pour l'actionnaire). Les grands groupes ne savent plus quoi faire de leurs montagnes d'argent accumulées! Et comme le précise Artus dans son récent livre Le capitalisme est en train de s'autodétruire, cette situation est largement dûe aux Banques centrales, dont la complicité, pour reprendre le terme employé par l'auteur, est patente pour avoir favorisé la création d'argent facile à l'origine des bulles boursières et immobilières. > Car ne croyez pas que la BCE fasse cavalier seul dans cet étrange paradoxe. Depuis 10 ans, son homologue américaine, la Fed, a juste contribué à doubler la quantité de dollars en circulation dans le monde (soit une hausse moyenne de... 8% par an comme par hasard). Comme le mécanisme n'est pas prêt de s'arrêter, la Fed a trouvé un moyen radical pour qu'on ne vienne plus la titiller sur ce sujet un peu paradoxal: NEW! à partir du 23 Mars 2006, elle ne publiera plus les chiffres de la masse monétaire M3! Décision surprenante, annoncée de manière laconique et sans véritable justification... si ce n'est le fait de ne plus montrer ce qui fait tâche: l'augmentation incroyable de la quantité de monnaie créée ces dernières années. Pour information, un petit peu gênée aux entournures sans doute, la BCE avait elle annoncé en 2003 que l'objectif de maîtrise de M3 ne serait plus considéré comme un des piliers de la politique monétaire européenne! Seule reste donc la maîtrise du hochet pour les foules: la fameuse et soi-disant “inflation” (en fait expurgée de ce qui fait tâche la encore: le prix des actifs financiers et immobiliers comme expliqué ci-dessus). Se soyez pas surpris si un de ces jours, M3 disparaît aussi des tableaux de la BCE... > Alors voilà qui est bien singulier tout de même et nous ramène au début de l'histoire et à Friedman. Pour éviter que l'Etat ne fasse tourner la planche à billet, certains ont réussi à partir de la fin des années 60, mais surtout au cours des décennies suivantes, à retirer la fameuse planche des mains des représentants du peuple pour la mettre dans des mains plus sûres... pour eux. Et voilà que sitôt fait, la planche à billet se remet à tourner de plus belle! Contradiction? Oui, au minimum, mais je dirais bien plus: ESCROQUERIE! > Car à qui profite cet argent tout frais dont l'encre (même virtuelle) n'est pas encore sèche? A ceux qui profitent des bulles spéculatives ainsi générées: immobilier et actifs financiers. Et qu'on ne vienne pas me dire que le primo-accédant à la propriété ou le salarié qui possède trois malheureuses actions de sa société fait partie des gagnants: ceci n'est qu'un paravent destiné à justifier l'ampleur du hold-up! (Voir l'article que je consacre au cas du “propriétaire” immobilier). Car bien sûr, ce nouvel argent, créé rappelons le ex nihilo (à partir de rien donc) au travers des crédits accordés à certains, rentre dans l'économie par certaines portes bien précises. C'est bien sûr le rôle des organismes prêteurs (banques par exemple) de faire le tri, un peu comme un vigile (un “physionomiste”) à l'entrée d'une discothèque. Et je ne suis pas sûr que le chômeur, le RMiste ou toute une catégorie de la population aient la “tenue correcte exigée” pour rentrer. En revanche, toute l'ingéniérie financière, d'une complexité que l'on n'imagine guère, développée ces dernières années au bénéfice d'une minorité d'investisseurs, se fonde sur un crédit peu cher permettant de spéculer sur les marchés financiers mondiaux d'une manière que le quidam à bien du mal à imaginer. Cette population là, costard-cravate, est bien sûr la bienvenue au banquet du crédit facile. Il faut y voir là de manière évidente le dernier avatar en date de la concentration historique des richesses dont l'ampleur ne fait que s'accentuer. Miracle apparent de la finance moderne: plus vous empruntez d'argent, plus vous devenez riche! J'ai du mal à expliquer cela à ma vieille mère... Autres temps, autres moeurs dit-on. Et autre système monétaire, surtout. >NOUVEAU : cliquez ici et vous aurez sous les yeux le schéma qui clarifie grandement le tableau d'ensemble de ce petit jeu... > Par ailleurs, vous commencez je pense à comprendre pourquoi le fameux NAIRU est si important. Car il importe bien sûr que ce nouvel argent (dont les portes d'entrée ont été sélectives, ont l'a vu) ne perde pas de sa valeur, par l'effet de l'hélicoptère de Friedman ou de mon exemple de la baguette à 1000 euros. Eh oui, pour parodier le pub de La Poste, la richesse ne vaut que si elle N'EST PAS partagée par tous. Ainsi, à côté de ces havres de “bonne inflation” que constituent les bulles immobilières et financières (auto-alimentées par le crédit facile et l'injection de nouvel argent permis par les Banques Centrales), il faut aussi un vaste havre ou la “mauvaise inflation” soit la plus contenue possible. Bien sûr cette inflation là doit servir d'icône de référence à l'ensemble du peuple, afin que ne lui prenne pas l'idée de réclamer des hausses de salaires en rapport avec une inflation trop élevée, ce qui du coup ferait grimper encore plus la mauvaise inflation et viendrait atténuer la bonne! Comme la vigne qui pour se bonifier à besoin de terres pauvres, la richesse monétaire ne peut exister que grâce à une pauvreté relative. D'où l'importance d'un indice public ressassé en boucle qui indique un chiffre “adéquat”, ainsi que celle d'un moyen de pression pour maintenir au plus bas les vélléités salariales: par exemple la pression du chômage créée par le NAIRU. En outre, en cas de hausse subite d'un facteur imprévu (par exemple le pétrole, ou les matières premières), cette pression exercée par le NAIRU empêchera (ou en tout cas retardera) toute possibilité des salariés de répercuter ces hausses sur le salaire demandé. Ainsi en cas de “choc externe inflationiste”, comme disent les économistes, la mauvaise inflation restera contenue, au bénéfice de la bonne bien sûr! Comme on dit, c'est tout bénéfice, mais tout dépend pour qui! Relisez la phrase de Friedman que je cite en page d'accueil: “Si les ménages sous-estiment le taux d'inflation effectif, ils seront enclins à offrir plus de travail, puisqu'ils surestiment le salaire réel proposé, ce qui les conduit à accepter des propositions d'emplois qu'ils refuseraient si leurs prévisions étaient correctes ". Ne sonne t'elle pas un peu plus claire maintenant que vous possédez quelques clés de lecture et de compréhension supplémentaires? > Voilà, résumée le plus simplement possible, la thèse sous-jacente à toute cette histoire de NAIRU qui fut le point de départ de nos réflexions. Certes le champ est large mais, au final, le tableau est remarquablement cohérent, il me semble...
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